Antoine Allary

" D’où ma motivation de sortir du moule et de mener mon entreprise comme je le veux : la liberté de choix et de mouvement. "

 

Antoine Allary

Fondateur Up-Sales

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Parle-nous de toi. Raconte-nous ton parcours en toute transparence et spontanéité

Je ne suis pas très scolaire au départ, j’ai eu mon BAC à 21 ans, j’ai redoublé, je ne me sentais pas fait pour le système scolaire que je ne trouvais pas pragmatique et un peu binaire. 

 

Puis j’ai raté mon BTS et je n’ai pas eu l’école de commerce souhaitée, Sup de Co Montpellier. Ça a été un peu mon échec personnel scolaire. Alors j’ai passé mon BTS en candidat libre et j’ai intégré l’école de commerce IFAG en parallèle. 

J’ai eu un 1er travail chez Canon de commercial payé 900€ fixe et le reste au variable et sans ordinateur. C’était un peu le service militaire du commerce, je faisais du porte à porte en B2B. Mais cela a été une vraie école de vente pour moi, il faut se bouger et j’ai bien gagné ma vie assez vite avec cette expérience. J’étais en entreprise toute la semaine et j’avais cours samedi. Au bout de 4 ans, j’avais fait le tour. 

 

Je suis alors rentré dans une entreprise, VISIATIV, où je suis resté 11 ans. J’ai commencé par un job de commercial pendant 7 ans, monté une business unit pour vendre du hardware client, (Station de travail pour la CAO 3D, imprimante 3D... accessoire CAO). J’ai pu créer  3M€ de CA supplémentaire pour le Groupe . Ça a été une super expérience ! 

 

En 2016, je suis parti dans une autre société que je devais racheter, j’ai toujours eu envie d'entreprendre, mais je suis rentré Directeur Commercial chez un grossiste spécialisé, Cisco, (switchs, routeurs…). L’ancien dirigeant l’a finalement vendu à un autre grossiste réputé et mon projet est donc tombé à l’eau. 

Après 15 ans de stabilité professionnelle, mon parcours devient instable. Je suis parti avec un joli chèque, c’était ma 2ème rupture conventionnelle en 3 ans. J’en avais marre d’être salarié et j’étais vexé de ne pas avoir pu racheter l’entreprise. 

 

Je suis alors reparti dans une société en 2018 qui vendait des impressions 3D en tant que Directeur Commercial. Mais le marché en France n’étant pas mature  et ça n’a pas vraiment bien marché et j’ai quitté l’entreprise 8 mois plus tard en rupture conventionnelle. 

 

En fait, j’ai eu un super début de carrière puis j’ai enchaîné 2 échecs. J’étais au pied du mur à 42 ans. J’ai toujours voulu entreprendre mais j’avais des  crédits,  2 gamins, une femme et j’ai finalement décidé de me lancer. Je suis parti  “from scratch”, je deviens agent commercial pour  une entreprise qui revend des appareils qui détecte les complications du diabète (j’ai moi-même du diabète), mais les pharmaciens n’adhèrent pas, ça ne leur rapporte pas d'argent et ce n’est pas remboursé par la sécurité sociale. J’ai donc arrêté 2 mois plus tard. 

 

Je me suis ensuite lancé dans l'immobilier, toujours en consultant indépendant. 

Ça démarre pas mal, 1 vente au bout d'un mois et demi. 

 

Puis je vois une annonce sur Linkedin d’un collègue 2 mois plus tard, pour être revendeur Microsoft de toutes les solutions Cloud. Je me retrouve vraiment dans son schéma donc je me lance là-dessus. J’ai commencé début janvier 2020 le lancement. Je démarre doucement et d'un coup ça explose au moment du covid. 

Le plus : toutes les anciennes boîtes technologiques avaient besoin de se digitaliser pour le télétravail. Un mal pour un bien cette histoire pour moi, qui m'a peut-être propulsé pour la transformation des entreprises à la bourre sur ce sujet. 

 

Au bout d'un an, j’ai vendu + de 2000 licences à fin décembre 2020. 

Tout en continuant mon activité immobilière en parallèle en activité secondaire. 

Sur toute cette période, j’ai pu bénéficier du Pôle Emploi. J’ai pas mal travaillé le soir et le WE. 

 

Mon objectif : 4000 licences à fin 2021, je clôture à 6 000 licences.

Finalement, 5 mois plus tard, déjà 7500 licences. 

 

Conclusion : aujourd’hui je m'éclate avec mon activité Microsoft. C’est une vraie renaissance professionnelle car j’ai galéré pendant 3 ans, c’est une réussite après plusieurs échecs. Tout s'accélère et la boite démarre super bien. Je suis trop content, il y a un potentiel de folie. J'ai des locaux, des alternants. 

 

Raconte-nous tes premiers pas chez Altitude conseil

Début juillet, j’étais pied du mur,  j'ai créé ma société. Je me cherche un peu, je n’ai pas d'idées de business model, je pars d'une page blanche. 

Je vois que j’ai du budget CPF, je décide de m'offrir un service de coaching. 

J'ai alors vu un post Linkedin de Nicolas Lanchou. J’appelle donc Altitude Conseil et je tombe sur Floriane. J’ai travaillé avec Alexis et Laurent. 

Il me fait faire un exercice intéressant qui reflète mon aspect plutôt enquêteur qui a soif d'action. Cela me permet de prendre du recul sur mes moteurs en termes de personnalité et de caractère. J'adore sa formation et son accompagnement, mes 3 motivateurs (enquêteur, observation, ambiance), Laurent me fait ressortir ces moteurs et valeurs qui m'animent pour m'ouvrir les yeux sur ce que je dois trouver dans un job. Puis Alexis me fait réfléchir sur est-ce que l'immobilier est fait pour moi ou pas. Pile au moment où Microsoft me contacte. On fait un canva et autres pour voir si la proposition de valeur est au rdv pour lancer ce business (Microsoft). Il me fait ressurgir que c'est bien adapté à mon profil. 20 ans que je fais du software, business récurrent, business model top, je peux vendre de la valeur avec du service derrière, tous les atouts pour lancer une boite sans trop prendre de risque financier

C’est là où je le remercie car c’est ce qui m'a permis de me lancer. 

 

Quelles étaient tes interrogations à l’époque et les enjeux pour toi ?

Je me remet beaucoup en question. Est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que je peux monter une boite ? Avoir la liberté que les entrepreneurs recherchent, partir de 0...

Il y a 2 types d'entrepreneurs : celui avec plein de diplômes, qui a fait HEC et qui est nommé PDG et celui qui part de 0, et là j'ai un total respect, il faut y arriver, ce n'est pas évident et ce ne sont souvent pas les mêmes enjeux pour ces personnes. Vais-je réussir à gagner ma vie ? Comment je vais y arriver, avec quel schéma ? 

Il y a la pression financière : grosse maison, 2 enfants, des biens immobiliers, les vacances, voyager, la qualité de vie…

Tous les ingrédients pour me mettre la pression financière mais je fonctionne comme ça, j'attend la dernière minute pour me bouger. 

J’ai vécu de gros échecs au début de ma vie commerciale chez Canon, j’avais failli me faire virer au bout d'un an puis car j’étais un gros fêtard, j’ai eu un plan d'amélioration, j'avais 24 ans. Cette grosse pression m’a poussé et  je me suis mis à bosser. J’ai même gagné le challenge du 2ème meilleur vendeur d'Europe puis les 3 années d'après se sont bien passées. 

Quand je suis rentré chez Visiativ, c’était difficile, je m'y prends mal, j’ai des mauvais résultats. Mon manager fait tout pour moi mais pas en bonne position, au bout d'un an, je vais tout seul en rdv, et les résultats explosent et je réalise le double de mes objectifs. 

Bref,  d'un coup, le coup d'éclat !

 

Quels bénéfices as-tu retirés de l’accompagnement ?

Cela m'a permis de faire un travail sur moi et mes moteurs. 

Ce n’est pas toujours facile de savoir ce qui nous anime dans notre vie professionnelle. Cela m'a permis de prendre du recul et de me rendre compte que je suis un homme d’action qui aime quand ça bouge, que je suis un enquêteur, un vrai curieux, une fouine et que ça sert dans le commerce 

J'ai fait des formations avec des coachs, “value selling”, savoir à qui tu parles comme dirigeant et t'adapter, catégoriser ce profil type de patron (contrôlant, promouvant, analysant, facilitant). 

Donc pour résumer :  

 

  • Ca m'a permis de comprendre mes moteurs
  • Ca m’a fait ouvrir les yeux sur ma capacité à faire ce projet et m'a fait prendre conscience qu'il me correspondait et qu'il fallait que je me lance

 

 

Quelles étaient tes motivations ?

Lancer mon entreprise ! 

Après 18 ans de salariat, je suis un anti-conformiste, je n’adhère pas au système scolaire et je n’adhère pas au système salarié. 

2007 a été ma meilleure année chez Visiativ, je vendais que par téléphone, j’avais 3 rdv par semaine et je faisais le double de marge en faisant l'opposé de ce qui m'était demandé de faire. 

Je suis un peu tête brûlée, je n'adhère pas au “fais ci, fais ça !"

D’où ma motivation de sortir du moule et mener mon entreprise comme je le veux : la liberté de choix et de mouvement. 

Si je veux, je peux ne pas travailler le jeudi après-midi et faire mes factures le samedi. Ça me gonfle les horaires imposés. Bien sûr qu'il faut un cadre mais ça ne m'allait plus. Voilà mes motivations à entreprendre, être libre. 

 

Par ailleurs, j’étais arrivé à mes limites de salarié, j'aurais rêvé d’être Directeur Commercial de Boeing mais je n'ai pas les épaules, la posture et les capacités à manager dans ce type d'entreprise. Le seul moyen de s'enrichir c'est de monter sa boîte, ça ne tient qu'à toi si tu te débrouilles bien. 

 

Un autre motivateur, c’est que j'aime gagner des sous (130 K€ en 2017, 42K€ net aujourd’hui). Il ne faut pas avoir honte de le dire !

 

Quelles sont tes satisfactions ?

Je suis super exigeant avec moi-même. 

Pour moi, je crois que je serai jamais arrivé à mon objectif, j'en veux toujours plus. 

Je préfère une entreprise agile de 15 personnes  où tout le monde est content et gagne bien sa vie. 

Tant qu'ils bossent et qu’il y a des résultats, le nombre d’heures m’importe peu. 

 

Je suis content d'avoir réussi à démarrer, à rebondir, à avoir réussi à lancer une boîte. 

Je me sens satisfait d’avoir de vraies perspectives de développement, que je m'éclate, 2 petits jeunes qui ont l'air plutôt contents. 

Ce qui me plait aussi dans l'entrepreneuriat c'est la dimension sociale, je suis content de pouvoir lancer des jeunes qui s'éclatent, j'espère qu’ils vont très bien gagner leur vie demain. 

 

Quelles sont les difficultés rencontrées et comment les dépasser ?

Savoir m'organiser pour bien prioriser, ce n'est jamais facile. 

Beaucoup de choses deviennent prioritaires quand tu es entrepreneur (factures, expert-comptable, prospects, devis à faire...). 

Parce que tu es seul déjà pour démarrer, il y a beaucoup de flux, de commandes, de factures, de leads à appeler, de tâches qui s'empilent, de l’administratif...), il faut absorber ce flux de travail et c’est dur quand tu es tout seul. 

Il m'arrivait de bosser de 5h à 19h mais je me suis calmé depuis. 

On pense que le plus dur c'est de trouver des clients mais non, même si ça reste ma priorité, le plus dur c’est de gérer ce flux de tâches. 

J’ai quand même ressenti un peu de surmenage mais je vis à fond. 

 

En quoi consistent tes activités aujourd’hui ?

Je fais de l’upselling clients : rajouter des modules, trouver des nouveaux clients. 

J’ai généré 387 K€ CA sur 2020/2021, 930 k€ en 2021 et j'aimerais atteindre l’objectif de générer 1,5 M€ de CA en 2022. 

 

Quels sont tes projets et tes rêves ?

Arriver à avoir une taille d'entreprise structurée avec une équipe commerciale pour aller chercher des clients. Atteindre les 10M€ de CA. 

Moi j'adore bosser, j'adore la vie active, je ne suis pas pressé d'être à la retraite. 

Gagner 500 K€ / an ! (rires)

Mon épanouissement d'avoir une boite qui marche bien avec des collaborateurs qui sont contents de venir bosser, qui gagnent bien leur vie, qui s'éclatent, ont une belle famille, une maison

Voyager, j'adore ça, je veux aller à Tahiti, en Australie, en Nouvelle-Calédonie, à Bali… 

Ma vie idéale : avoir une boite qui gagne suffisamment bien, pouvoir quitter mon job et pouvoir bouger. 

Avoir une boite qui tourne suffisamment et pouvoir beaucoup voyager avec ma famille et pouvoir bosser et racheter des boites, pouvoir investir dans des startups, miser sur l’accompagnement des startups. 

 

Quel conseil donnerais-tu aux futurs entrepreneurs ?

Tout le monde ne peut pas être entrepreneur. 

Il faut de la patience, de la gniak, beaucoup de ténacité, de la motivation, des croyances, avoir des idées, du courage… Il faut prendre des risques, c'est de l'adrénaline, de la dopamine, tout ce qui est addictif, comme le sucre... c'est pareil que d'entreprendre quelque part, c’est une forme de dépendance à la réussite, au challenge, au développement et à la remise en question. 

 

Je regrette de ne pas l'avoir fait jeune, j’avais moins d'expérience mais pas de crédits, pas de gamins, pas de pression quoi... Je l'ai fait car je me suis retrouvé au pied du mur (licencié, mutation, grosse baisse de salaire, boite qui dépose le bilan, chômage…). Quelque part on dépasse des montagnes. Je ne l'aurai peut-être jamais fait si j’étais resté salarié. 

L'équilibre je l'ai trouvé, j'ai mis 2 ans, au début j'étais à fond, ça ne fonctionne pas sans travail.